LE MFFPS EST INCORPORÉ AU CANADA SOUS LE NUMÉRO D’INCORPORATION 1196951-0
C’était le 26 Avril 2015. Jour de l’annonce de la candidature illégale de Pierre Nkurunziza à un troisième mandat. Un grand mouvement de contestation générale ou populaire commença.
Dès le début, les femmes burundaises se sont mobilisées ; avec audace et succès, elles ont manifesté et plaidé pour un retour à la légalité.
Les manifestants, pour la plupart de jeunes hommes et des adolescents, faisaient l’objet d’arrestations arbitraires, de tortures et d’assassinats. Ils n’en demeuraient pas moins mobilisés, faisant preuve de courage et d’une persévérance sans précèdent dans l’histoire de notre pays. En face, la répression du régime décuplait de violence.
Les prisons se remplissaient tous les jours un peu plus et on décomptait un nombre croissant de victimes. C’est dans ce contexte de répression violente que s’organisaient les 10 et 13 mai 2015 les marches des Femmes et des Filles burundaises réclamant le Respect de l’Accord d’Arusha et la Constitution qui en est issue. Lors d’un évènement sans précédent, nous, Barundikazi, femmes et filles de tout milieu, de toute profession, de toute sensibilité politique et de toute ethnie étions unies pour une seule cause, le respect de la loi et la préservation de la paix longtemps illusoire.
Des quartiers huppés de la capitale aux collines avoisinantes en passant par les quartiers périphériques, nous déferlions dans les rues de Bujumbura pour contester le 3ème mandat illegal et réclamer dans le même elan le respect de la Constitution et de l’Accord d’Arusha pour la Paix et la Réconciliation au Burundi.
La manifestation du 10 mai fut une véritable surprise qui provoqua une vague de résonnance sur une bonne partie du pays. Le jour suivant, dans tous les quartiers, les femmes étaient mises en tête des manifestations. Le 12 mai 2015, les voix indignées et contestataires des Barundikazi se faisaient aussi entendre dans les collines de Mugamba et Ijenda. Une véritable révolution se déroulait sous les yeux inquiets du régime dictatorial.
A Bujumbura, la manifestation du 13 Mai marquait un tournant dans l’histoire du pays.
Les femmes étant peu présentes dans le débat politique, l’opposition et la contestation dans son ensemble étaient représentées en majorité par des hommes. Loin d’être anodine, la formation de notre regroupement de femmes et de filles était la marque d’un bouleversement de l’ordre établi, une rupture nette avec une certaine image de la Murundikazi toujours en retrait et silencieuse.
Malgré l’usage abusif de la force policière, nous avons tenu fermes parvenant, les premières, à atteindre la place de l’indépendance qui avait été désigné comme point de ralliement de la campagne anti 3ème mandat. Par cet acte de bravoure, nous, les Barundikazi, prouvions à la société burundaise et au monde que nous étions une force du changement.
La répression féroce qui s’en est suivi a poussé nombre d’entre elles à l’exil et coûté la vie à d’autres. Ces citoyennes se sont vite réorganisées et se sont associées avec les Barundikazi de la diaspora engagée dans le même combat. Conscientes du besoin de s’attaquer aux causes profondes de cette énième crise politique, elles ont pris un nom qui en dit long « Mouvement des Femmes et Filles pour la paix et la sécurité au Burundi – MFFPS. »
Les routes du Burundi nous étant désormais interdites, nous nous sommes tournées vers d’autres voies à notre portée. Par la sensibilisation, le plaidoyer et la communication dans les médias et sur les réseaux sociaux, nous avons continué à alerter sur les crimes et délits commis quotidiennement au Burundi. Nous étions soutenues dans nos actions par des organisations féminines de la région et au-delà.
En outre, nous appuyant sur la résolution 1325 qui promeut la participation des femmes dans tous les processus de résolution de conflits, nous avons participé activement aux consultations du dialogue inter-burundais initié par la médiation des chefs d’Etats de la communauté des pays d’Afrique de l’Est.
Le MFFPS plaide depuis sans relâche pour la protection des citoyens, la résolution pacifique des conflits afin de permettre l’émergence d’un leadership éthique et redevable face au citoyen burundais. Les photos
Le MFFPS est incorporé au Canada sous le numéro d’incorporation 1196951-0