L’opinion et la liberté d’expression sont des droits garantis dans les textes nationaux et internationaux sur les droits de l’homme, mais au Burundi, loin d’être garantis, ils doivent s’arracher au prix risqué de la torture, de mauvais traitements, de l’emprisonnement ou de la mort. Il est à remarquer que la Constitution du Burundi et bien d’autres textes régionaux et internationaux que le Burundi a ratifiés prônent le principe de l’égalité des genres et la non-discrimination en droits et dignité en faveur de tous les burundais sans distinction aucune.
La charte africaine des droits de l’homme et des peuples, en son article 19, précise que tous les peuples sont égaux, ils jouissent de la même dignité et ont les mêmes droits. Rien ne peut justifier la domination d’un peuple par un autre. En ce qui concerne spécifiquement les droits des femmes, l’article 18 de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples dont le Burundi est signataire assure la protection des droits de la femme, tels que stipulés dans tous les autres instruments internationaux relatifs aux droits de l’homme, notamment la Déclaration universelle des droits de l’homme.
A côté du sort moins prometteur lié à la culture de dévalorisation des femmes au Burundi, la crise sociopolitique de 2015 s’est révélée comme un nouveau défi pour les femmes. Elles ont été et sont toujours réprimées par les corps de sécurité, surtout la police ainsi que les jeunes miliciens du parti au pouvoir (Imbonerakure). Les droits civils et politiques sont,au Burundi,réprimés dans le sang affectant les femmes.
Les conséquences sont affreuses, un bon nombre de femmes sont, tous les jours, tuées, victimes de viol, certaines croupissent dans des institutions pénitentiaires; d’autres sont portées disparues et certaines sont contraintes de s’exiler vers les pays voisins et ailleurs dans le monde.
Jusqu’ à ce jour, les femmes encourent de nombreuses conséquences qui ont mis et qui continuent à mettre en péril leurs droits. Malgré les dures épreuves, elles n’ont jamais fléchi. Femmes avant tout, elles proviennent d’horizons professionnels et de groupes ethniques différents : représentantes de la société civile, activistes populaires, avocates, journalistes, parlementaires, acteurs judiciaires et prestataires de service, prêtes à dénoncer les violences qui se perpetuent et qui restent impunies. Elles continuent à lutter pour les droits humains.
Le Mouvement des Femmes et de Filles pour la Paix et la Sécurité (MFFPS) est né dans ce contexte. Une large concertation des femmes a donné naissance à un rassemblement autour des idéaux de paix et justice au Burundi. Ce mouvement entend défendre plus que jamais les droits des défenseurs des droits de l’homme, et ceux des femmes en particulier, comme leur liberté à la vie, d’opinion, d’association et d’expression, liberté de rassemblement et le droit de développer et de discuter de nouvelles idées dans le domaine des droits de l’homme au Burundi. C’est en réponse à ces objectifs que le MFFPS a décidé de mettre en place le projet Action pour la Dignité et la protection des femmes burundaises.